Mis à jour le 13/02/2025

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Une avancée majeure dans le traitement du syndrome d'Ehlers-Danlos vasculaire

Les équipes du centre de référence des maladies artérielles rares et du centre d’investigation clinique de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP, de l’université Paris Cité et de l’Inserm, ont mené une étude, coordonnée par les Professeurs Xavier Jeunemaitre et Michel Azizi (Université Paris Cité – AP-HP), sur l’efficacité de l'irbésartan chez les patients traités au céliprolol et atteints du syndrome d'Ehlers-Danlos type vasculaire. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 5 février 2025 dans la revue Circulation.
Le syndrome d'Ehlers-Danlos vasculaire (SEDv) est une maladie génétique rare causée par des mutations du gène COL3A1, entraînant une fragilité des vaisseaux sanguins et un risque élevé de complications vasculaires graves (dissections, ruptures artérielles). Actuellement, le céliprolol, un bêtabloquant, est utilisé pour réduire ces risques. Jusqu'à présent, aucun essai contrôlé n'avait été mené pour évaluer l'efficacité d'un traitement médicamenteux de prévention des lésions artérielles.
L’étude visait à évaluer l’efficacité et la sécurité de l’irbésartan, un inhibiteur des récepteurs de l'angiotensine II, en complément du céliprolol, le bêta-bloquant de référence dans cette maladie, pour réduire le risque d'événements artériels chez les patients atteints de SEDv.

L’étude ARCADE est un essai multicentrique, randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, mené dans dix centres en France. Il a inclus 61 patients au total dont 57 ayant été randomisés : 29 d’entre eux ont reçu de l’irbésartan et 28, un placebo.  Ces patients ont été suivis dans le cadre de l’essai pendant deux ans. Les critères d’évaluation principaux étaient l’apparition d’événements artériels graves (dissections, ruptures, anévrismes), ainsi que l’aggravation de lésions artérielles détectées par imagerie.

Le taux d’événements artériels était de 27,6 % dans le groupe des patients ayant reçu l’irbésartan, contre 53,6 % dans le groupe placebo (réduction de 50%). Deux ans après le début de l’essai, neuf nouvelles lésions sont apparues sous irbésartan, contre 29 sous placebo. Une baisse significative de la pression systolique a également été observée, sans association statistique avec le bénéfice artériel observé.

L’irbésartan, en complément du céliprolol, réduit significativement les événements artériels chez les patients SEDv. Cette étude ouvre la voie à l’intégration systématique de l’irbésartan, médicament générique à faible coût, dans la prise en charge de cette maladie.

Cette étude a été financée par le programme hospitalier de recherche clinique – national (PHRC-N) et gérée par l’unité de recherche clinique (URC) de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP.

Références : Xavier Jeunemaitre, Elie Mousseaux, Michael Frank, Salma Adham, Francesca Pitocco, Clarisse Billon, Molka Ben Yakhlef, Mohamed El Hachmi, Alessandra Bura-Rivière, François-Xavier Lapébie, Claire Le Hello, Damien Laneelle, Christophe Seinturier, Klaus Dieterich, Marc Lambert, Sophie Dupuis-Girod, Stéphane Zuily, Laurence Bal-Theoleyre, Carine Boulon, Pierrick Henneton, Estelle Lu, Nicolas Denarié, Pierre Boutouyrie, Tristan Mirault, Gilles Chatellier, Michel Azizi - Circulation

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