Pourquoi l'AP-HP accélère la fermeture de l'unité?
L’AP-HP a multiplié, ces dernières semaines, les tentatives pour assurer un fonctionnement normal de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, pour rétablir la sérénité, pour accompagner la transition consécutive à sa fermeture, pour avoir un dialogue direct avec les familles concernées, afin que cette transition s’effectue dans les meilleures conditions pour les patients et leurs familles.
Le Pr Chevallier, chef de pôle et nouveau responsable de l’unité suite au départ de l’ancienne responsable, a multiplié ces dernières semaines les entretiens et les échanges avec les familles pour expliquer la situation et leur proposer des solutions au cas par cas. Il a rappelé aux familles les engagements de l’AP-HP quant à la poursuite des traitements : engagement à poursuivre les protocoles engagés par Nicole Delépine ; engagement à proposer à tous les personnels de l’unité, médecins, infirmières, aides-soignants de rejoindre le service de pédiatrie d’Ambroise-Paré ; engagement à évaluer les résultats des protocoles selon les méthodes d’évaluation scientifique éprouvées avec revue de concertation pluridisciplinaire incluant tous les professionnels concernés. Il leur a réaffirmé qu’il n’était pas question, ni à Ambroise-Paré ni ailleurs à l’AP-HP, d’inclure les enfants dans des essais cliniques sans leur accord ou celui de leurs parents.
A ce jour, sur une trentaine d’enfants de la file active, près de la moitié ont accepté les propositions de prise en charge qui leur ont été faites, à Ambroise-Paré, à Paul-Brousse ou ailleurs, en fonction de la pathologie, de l’état clinique et du schéma thérapeutique de ces patients.
Par ailleurs, il convient de souligner qu’une partie de la file active est constituée de patients qui nécessitent un suivi régulier, mais pas une hospitalisation.
Néanmoins, quelques familles refusent toujours toutes les propositions qui leur sont faites.
L’AP-HP a également tout engagé pour associer les équipes médicales et paramédicales de l’unité à cette transition. Le personnel paramédical a majoritairement choisi de rejoindre le service du Pr Chevallier à l’hôpital Ambroise-Paré. Ce n’est pas le cas des médecins. Leur attitude de non coopération et d’hostilité constante vis-à-vis du Pr Chevallier a fortement contribué à la situation de tension actuelle.
De fait, de manière plus aigüe et jour après jour, l’AP-HP a dû faire face à des difficultés provoquées qui l’ont conduit progressivement à accélérer le processus pour éviter que les enfants et les soignants ne soient mis en danger. Plusieurs personnels paramédicaux se sont manifestés le 5 août pour demander de quitter l’unité et organiser les soins à Boulogne. L’attitude de l’équipe médicale anciennement sous la responsabilité du Dr Delépine fait courir des risques aux patients.
Il est de la responsabilité de l’AP-HP de mettre fin à une situation d’instabilité entretenue et encouragée, contrairement à tous les principes qui régissent l’organisation hospitalière, toutes les règles déontologiques qui régissent l’exercice médical dans un centre hospitalo-universitaire.
L’AP-HP n’est donc pas aujourd’hui en mesure de soigner des enfants dans des locaux dans lesquels il y a des envahissements, des médecins en arrêt maladie, une équipe paramédicale soumise à des pressions, un chef de service qui n’a pas la possibilité de contrôler ce qu’il se passe.
Ni l’attachement à l’ancienne chef d’unité, ni les perturbations entraînées par le comportement de cette dernière, comportement qui a dû être signalé à deux reprises à l’ordre national des médecins, ne peuvent justifier, de la part des médecins continuant d’exercer dans l’unité, une attitude susceptible de mettre en danger les patients.
Il n’est pas tolérable qu’un chef de service ne puisse travailler en confiance avec des médecins, qui exercent à l’AP-HP et qu’il ne puisse avoir une vision claire de la situation de patients dans une unité de son service. Il n’est pas acceptable de continuer à transmettre aux familles des informations mensongères et de les encourager elles-mêmes, à mettre en cause les mesures prises par l’AP-HP pour organiser leur prise en charge.
La direction générale de l’AP-HP tient à apporter ses remerciements à toutes celles et ceux, nombreux à Garches, à Boulogne, dans toute l’AP-HP et au-delà, notamment dans les centres experts, qui depuis de longues semaines, tentent d’apporter une solution préservant la santé et la sécurité des patients et leur assurant la continuité de prise en charge.
Que s'est-il passé depuis le départ à la retraite de l'ancienne responsable, le 19 juillet dernier?
Il a été constaté les faits suivants :
- Les médecins de l’unité ont mis de multiples obstacles à l’exercice de la responsabilité médicale du Pr Chevallier, chef de pôle, nouveau responsable de l’unité : transmission parcellaire des informations relatives aux dossiers médicaux, défaut d’information sur les soins programmés et au moins un cas de prescription d’acte inutile réalisé sans son accord, dans le seul but de maintenir un lit occupé,
- Depuis le 1er août, l’unité n’a plus aucun médecin qualifié pour prescrire une cure de chimiothérapie, suite aux arrêts maladies de deux médecins de l’unité. C’est avec l’accord de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France que les équipes médicales de l’AP-HP proposent donc maintenant aux patients nécessitant ces soins qu’ils soient administrés de manière privilégiée à l’hôpital Ambroise-Paré en fonction de la pathologie, de l’état clinique et du schéma thérapeutique de ces patients. Les patients adultes sont orientés vers l’hôpital Paul-Brousse.
- Avec les parents qui sont entrés dans la logique du dialogue, toutes les possibilités ont été envisagées, y compris le suivi dans un autre hôpital plus proche de leur domicile, lorsqu’ils le souhaitent,
- Des patients se sont présentés après avoir été contactés « pour occuper des lits ». Des déclarations mensongères ont été faites, notamment sur des défauts de soin. L’AP-HP a toujours proposé une solution, les 2 et 3 août par exemple, lorsqu’un patient s’est présenté pour une chimiothérapie qui ne pouvait être réalisée à Garches,
- Le 4 août 2014, Gérard Delépine, époux de Nicole Delépine, à la retraite depuis 2013, a forcé l’entrée de l’unité – dans laquelle il n’avait rien à faire – et a insulté le Pr Chevallier. L’AP-HP va déposer plainte.
- L’AP-HP a fait face le 5 août 2014 à 16h à un envahissement violent de l’unité par une quinzaine de personnes, dont des enfants, avec le soutien de certains médecins de l’unité. Le Pr Chevallier a fait état le 5 août 2014 de « bousculades fortes, de menaces physiques ». « ... des médecins du service qui n’acceptent pas l’arrêt de l’unité ont appelé des familles pour les faire venir. Les familles ont invoqué des symptômes dont on sait qu’ils sont faux pour essayer d’entrer dans le service et occuper des lits ».
Quelles conditions d'accueil des enfants à l'hôpital Ambroise-Paré?
L’AP-HP tient à réaffirmer que l’hôpital Ambroise-Paré est prêt à accueillir les enfants qui le souhaitent. Ils le seront au sein du service de pédiatrie dirigé par le Pr Chevallier.
- Ce service dispose d’un espace identique à l’espace de Raymond Poincaré : des chambres seules, un espace parent, un espace pour les enfants.
- Ce service a une expérience en oncologie. En tant que membre du réseau francilien d’oncologie pédiatrique, il prend déjà en charge une file active d’environ quarante enfants, dont le schéma de chimiothérapie a été établi par des experts oncologues.
- Les systèmes mobiles de purificateurs d’air installés dans deux chambres de l’hôpital Raymond-Poincaré seront réinstallés à l’hôpital Ambroise Paré.
- Si un besoin de réanimation pédiatrique est nécessaire, l’hôpital fera appel aux hôpitaux proches disposant de cette spécialité avec lesquels existent des accords de fonctionnement, notamment Garches, comme c’est habituel en Ile-de-France.