Mis à jour le 14/12/2021

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Cancer du poumon métastatique : identification de la dépense énergétique de repos comme biomarqueur de la sensibilité à l’immunothérapie anti-cancéreuse

L’équipe du service de cancérologie de l’hôpital Cochin AP-HP et d’Université de Paris ont mené des travaux pour identifier les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l’échec de l’immunothérapie anti-tumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique.

Ces travaux, coordonnés par le Pr François Goldwasser et le Dr Pascaline Boudou-Rouquette, ont permis d’identifier la dépense énergétique de repos comme facteur le plus déterminant dans l’efficacité de l’immunothérapie antitumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique. Ces résultats ont fait l’objet, en novembre 2021, d’une publication dans la revue eBIOMEDECINE.

L’immunothérapie anti-tumorale est un progrès majeur qui bouleverse la thérapeutique en cancérologie. Toutefois, elle est actuellement efficace seulement chez une minorité de patients.

L’étude menée par l’équipe de cancérologie de l’hôpital Cochin AP-HP et d’Université de Paris avait pour objectif d’identifier les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l’échec de l’immunothérapie anti-tumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique.

Cette étude prospective, bi-centrique (hôpital Cochin AP-HP et hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP) a inclus, en 1 an, 144 patients traités par immunothérapie pour un cancer du poumon métastatique. Tous les patients avaient, avant d’initier leur immunothérapie, une calorimétrie indirecte qui permettait de mesurer, de manière non invasive, en hôpital de jour, leur dépense énergétique de repos.

Les résultats de ces travaux montrent que les patients dont la dépense énergétique de repos est normale bénéficient beaucoup plus de l’immunothérapie, par rapport aux patients dont la dépense énergétique est augmentée :  38% de réduction tumorale versus 14% (p<0,01) ; absence de progression tumorale à 6 mois chez 52% des patients versus 18% (p<0,0001) et une durée de vie médiane doublée (19 mois versus 9,7 ; p<0,001). Cet effet est indépendant de PDL1.

La dépense énergétique de repos apparait donc comme le facteur le plus déterminant dans l’efficacité de l’immunothérapie antitumorale.

L’équipe en charge de ces travaux est en recherche de financement pour mener un essai randomisé évaluant l’effet de la compensation de l’excès de dépense énergétique sur l’effet de l’immunothérapie avec l’objectif de rétablir l’efficacité de cette approche thérapeutique chez une majorité de patients et permettre de surmonter la résistance aux traitements.

Référence: Development and validation of a host-dependent, PDL1-independent, biomarker to predict 6-month progression-free survival in metastatic non-small cell lung cancer (mNSCLC) patients treated with anti-PD1 immune checkpoint inhibitors (ICI) in the CERTIM Cohort: The ELY study- eBIOMEDECINE – Published by The Lancet

Pascaline Boudou-Rouquette, Jennifer Arrondeau, Claire Gervais, Jean-Philippe Durand, ElizabethFabre, Sixtine De Percin, Clémentine Vaquin Villeminey, Anne-Catherine Piketty, Nathalie Rassy, Guillaume Ulmann, Diane Damotte, Audrey Mansuet-Lupo, Frédérique Giraud, Marco Alifano, Marie Wislez, Jérôme Alexandre, AnneJouinot, François Goldwasser

doi: https://doi.org/10.1016/j.ebiom.2021.103630

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