Vers une planification individualisée de la charge d’entraînement adaptée aux propriétés musculaires pour réduire l’incidence des blessures en sprint

À propos

Lors des Jeux Olympiques, la course à vitesse maximale est le geste le plus régulièrement exécuté par les sportif.ve.s, le 100 m étant considéré comme l'épreuve reine. Cependant, l'atteinte de telles vitesses de course en sprint demande à la fois des qualités physiques extrêmement développées, ainsi qu'un système musculo-squelettique robuste, afin de ne pas être trop exposé au risque de blessure. En effet, la blessure musculaire des membres inférieurs, particulièrement sollicités en sprint, est la première cause d'interruption de l'entraînement ou de la compétition sur la scène internationale. Dans ce contexte, la France présente la particularité d'être historiquement performante dans les sports de vitesse et d'être reconnue pour ses travaux de recherche en sciences du sport appliquées à la compréhension de la performance en sprint. Le projet FULGUR rassemble une trentaine de chercheurs de 7 instituts de recherche, 3 fédérations et deux entreprises. Porté par G. Guilhem, Directeur du Laboratoire Sport, Expertise et Performance de l’INSEP, ce projet sera conduit en collaboration étroite avec les Fédérations Françaises d'Athlétisme, de Rugby et des Sports de Glace (bobsleigh). Ce programme rassemble des experts internationalement reconnus dans les domaines des sciences du sport, particulièrement en biomécanique musculaire, imagerie médicale, comportement de santé et intelligence artificielle appliqué à la très haute performance sportive, afin d'atteindre trois objectifs principaux : • Décrire la mécanique du sprint au niveau du centre de masse et de segments articulaires, afin de quantifier la charge d'entraînement spécifique au sprint, à ces échelles, en conditions réelles d'entraînement voire de compétition (lot de tâche 1) ; • Déterminer le profil musculo-squelettique de chaque athlète de très haut niveau en vue de proposer des programmes d'entraînement taillés sur mesure visant à optimiser l'efficacité de la propulsion en sprint (lot de tâche 2) ; • Estimer le niveau de risque de blessure et suggérer des stratégies de prévention individualisées basées sur une approche multi-factorielle incluant l'environnement (nutrition, sommeil) et le comportement des athlètes (lot de tâche 3). A l'aide de méthodes robustes et d'un coût temporel minimal pour les potentiels olympiques, l'ensemble des efforts consentis dans le cadre du projet FULGUR convergeront vers un transfert de savoirs et de technologie le plus efficace possible à destination des entraîneurs et des sportif.ve.s. Des contenus d'entraînement et de prévention sur-mesure seront construits par des panels rassemblant entraîneurs, cliniciens et chercheurs. Ces programmes viseront à optimiser la performance en sprint et à réduire l'exposition au risque de blessure des athlètes médaillables (sprinters, joueurs de rugby à 7 et bobeurs). Afin d’atteindre les objectifs scientifiques de ce projet, il vous est proposé en tant que sportif.ve.s de haut niveau (athlétisme, rugby et bobsleigh) inscrit.e.s sur les listes du Ministère des Sports, de participer à une séquence annuelle d’évaluation de 2 demi-journées qui auront lieu à l’INSEP (Paris). En parallèle de ces bilans annuels, votre entraînement (contenus, planification, charge d’entraînement), votre santé, et vos performances seront suivis de manière quotidienne et hebdomadaire jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris en août 2024. Pour répondre à la question posée dans la recherche, il est prévu d’inclure 120 sportifs de haut niveau au sein des fédérations françaises d’athlétisme, de rugby et des sports de glace.