Mis à jour le 10/02/2025
Étude des facteurs associés à un recours inapproprié aux urgences
A l'hôpital Saint-Antoine AP-HP, une équipe d’enseignants-chercheurs du service d’accueil des urgences, des médecins de la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) et de la faculté de médecine de Sorbonne Université et de l’Université Clermont Auvergne, ont réalisé une étude portant sur les déterminants socio-économiques et géographiques pouvant être à l’origine de passages dit « inappropriés » dans les services d’accueil des urgences. Ces travaux, menés par le Dr Naouri et coordonnés par le Dr Yordanov, avec l’aide de la SFMU, ont fait l’objet le 30 octobre 2019 d’une publication dans la revue British Medical Journal Quality & Safety.
Les services d’accueil des urgences font face à une augmentation constante de leur fréquentation. Selon les données de la littérature internationale, les passages inappropriés aux urgences représenteraient entre 20% et 40% de l’ensemble des consultations, en fonction de la manière dont on les définit. Ils pourraient contribuer à l’engorgement des urgences et seraient à l’origine d’un coût non négligeable.
Cette étude a pour objet la définition du recours inapproprié ainsi que les déterminants individuels et environnementaux de celui-ci. Elle s’est appuyée sur les données d’une enquête nationale menée par la SFMU et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) en juin 2013. Elle a permis d’inclure 48 711 patients, dans 734 points d’accueil d’urgences.
Sur un échantillon de 29407 patients adultes, les passages inappropriés aux urgences représentaient de 13,5% à 27,4% des visites aux urgences en fonction de la définition retenue. Seulement 6% des passages étaient considérés comme inappropriés de manière conjointe par les trois mesures. A l’échelle individuelle et quelle que soit la mesure utilisée, la probabilité de passage inapproprié diminuait avec l’âge et la distance des urgences par rapport au domicile du patient. Elle était en revanche plus importante en cas d’absence de sécurité sociale et de couverture complémentaire privée et/ou universelle (CMUc). Cette étude conclut ainsi que le recours inapproprié aux urgences est associé à des critères de vulnérabilité sociale.