L’Agence de la biomédecine et l’AP-HP confirment que les 15 et 16 janvier 2018 une nouvelle greffe vascularisée de la face (greffe de visage) a été réalisée à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP, par une équipe dirigée par le professeur Lantieri.
Pour autant, elles n’avaient pas l’intention de rendre publique cette information avant un délai de plusieurs jours, permettant d’avoir plus d’éléments sur les suites à plus long terme de l’intervention et sur l’état de santé du patient.
En outre, l’Agence de la biomédecine et l’AP-HP déplorent que le principe de l’anonymat n’ait pas été respecté dans le cadre d’une information révélée le 19 janvier 2018 dans un hebdomadaire. L’application stricte de ce principe est indispensable au respect du donneur et de sa famille dont le deuil doit être protégé. L’Agence de la biomédecine et l’AP-HP appellent chacun à respecter de manière stricte cette règle.
Une enquête administrative sera réalisée pour rechercher l’origine de cette violation élémentaire du principe d’anonymat.
La greffe est intervenue sur un patient qui avait déjà bénéficié d’une greffe de face et qui présentait un rejet chronique. Le patient avait été remis en liste d’attente le 27 Octobre 2017.
La gravité du rejet avait nécessité une exérèse complète de la face le 30 Novembre 2017 et le patient était depuis hospitalisé en réanimation. L’intervention complexe a démarré le lundi 15 Janvier 2018 en début d’après-midi et s’est terminée mardi 16 janvier 2018 en début de matinée.
Le suivi des greffes de face (http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)31138-2/abstract) a montré qu’elles avaient une évolution similaire à toute greffe d’organe et que la durée de vie de l’organe greffé peut être limitée par des phénomènes de rejet chronique pouvant entraîner au final la destruction de l’organe.
Cette greffe démontre pour la première fois dans le domaine des greffes vascularisées composites (face et main) qu’en cas de rejet chronique une retransplantation est possible.
Toutefois cette greffe est soumise à des contraintes immunologiques sévères et seul le suivi à plusieurs semaines confirmera la viabilité du greffon.