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Lancement de l’IHU Prometheus, 1er centre mondial intégrant recherche, formation et soins pour vaincre le sepsis

Publié le Communiqués de presse

L’Université Paris-Saclay, le CEA, l’AP-HP, l’Inserm et leurs partenaires académiques, associatifs et industriels, ont organisé le 17 septembre une matinée de lancement de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Prometheus, lauréat de la vague 2023 de cet appel à projets opéré pour le compte de l’État par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Financé dans le cadre de France 2030 à hauteur de 40 M€, l’IHU Prometheus s’est fixé pour ambition de réduire de moitié, dans les dix ans, la mortalité et les séquelles causées par le sepsis.

Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay, Nicolas Revel, directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Anne-Isabelle Étienvre, directrice de la recherche fondamentale du CEA et Didier Samuel, président directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont fait l’ouverture, mardi 17 septembre, de la matinée de lancement de l’IHU Prometheus, en présence de Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. L’IHU Prometheus est le premier institut mondial dédié à la lutte contre le sepsis, intégrant chercheurs, chercheuses, soignantes, soignants, patients et patientes, institutions et partenaires privés, au sein d’un écosystème de prévention, soin, recherche, formation et transfert technologique.

L’enjeu est majeur car, bien que relativement méconnu du grand public, le sepsis est la complication la plus grave des infections. Il est caractérisé par une perte du contrôle de l’inflammation conduisant à l’atteinte des fonctions vitales. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le sepsis touche chaque année 50 millions de personnes (dont 45 % d’enfants de moins de 5 ans), est responsable d’un décès sur quatre dans le monde et de handicaps psychiques et moteurs chez un survivant sur deux. Malgré des décennies d’une recherche abondante, les mécanismes du dérèglement de la réponse de l’hôte aux pathogènes restent mal connus et aucun traitement n’a été trouvé.

La création de l’IHU a pour objectif de favoriser le développement de nouveaux tests diagnostiques et de nouveaux médicaments pour réduire de moitié en dix ans le fardeau sanitaire, social et économique que représente le sepsis.

C’est ce qu’ont confirmé Mervyn Singer, président du Conseil scientifique indépendant, international de l’IHU, Jamila Hedjal, présidente de France Sepsis Association et Marisol Touraine, présidente du Conseil de surveillance de l’IHU qui s’exprimaient également en introduction de la matinée. « Cet IHU sera une force d'innovation scientifique et médicale considérable au service de la santé publique et des patients, en France mais aussi dans les pays du Sud Global. En tant que Présidente de son Conseil de surveillance, je veillerai à ce que cet IHU ait les moyens de cette grande ambition et garantirai son autonomie supervisée », s’est réjouie Marisol Touraine.

Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a conclu cette séquence : « Avec un Plan innovation santé 2030 doté de 7,5 milliards d’euros, la France se donne les moyens de rester l’un des pays leaders de l’innovation en santé. Les 12 nouveaux IHU et les 4 bioclusters qu’il permet de créer favorisent des partenariats innovants entre acteurs publics et privés, propices à l’échange d’idées et à la mise en œuvre de projets collaboratifs avec la société et les patients. L’excellence de la recherche s’y associe à l’excellence du soin. L’IHU Prometheus illustre ainsi la capacité de nos institutions à produire ce qu’il y a de meilleur quand elles travaillent ensemble ».

Devant un auditoire fourni à l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP à Garches (92), la matinée de lancement s’est poursuivie par l’intervention du directeur de l’IHU, Djillali Annane, professeur à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, chef du service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré Groupe Hospitalo-Universitaire Paris-Saclay de l’AP-HP et chef de l’équipe LARENES au laboratoire Inflammation et infection (UVSQ/Univ. Paris-Saclay/Inserm). Il a présenté le programme scientifique et la structure de gouvernance de l’Institut[1].

Les deux directeurs adjoints de l’IHU, Olivier Lambotte, professeur d’Immunologie clinique à l’Université Paris-Saclay et Roger Le Grand, directeur du département Infectious diseases models for innovative therapies (Idmit) du CEA, ont ensuite développé respectivement deux volets essentiels à la réussite de l’institut : celui du programme éducation, indispensable pour former au mieux les acteurs et actrices de la recherche et du soin et celui du programme valorisation, vecteur de création de nouvelles entreprises et d’emplois permis grâce aux prochaines découvertes scientifiques et technologiques de l’IHU.

D’ores et déjà, ce centre mondial « Comprehensive Sepsis Center » fédère des membres de plus de 60 équipes de recherche en chimie, physique, mathématiques, sciences de l’ingénierie, biologie, médecine, sciences sociales et humaines et économie. Les 275 chercheurs et chercheuses et les 94 médecins cliniciens de cet institut unique de soin-recherche-formation pourront compter sur des partenaires industriels de premier plan, tels Arkhn, Baxter, Biomérieux, Biothelis, Pfizer, Primadiag, Sphingoteck, Volition. Cet ambitieux projet associe également les patientes et patients par l’implication des associations de patient·es en France (France Sepsis Association) et internationales (European Sepsis Alliance, Global Sepsis Alliance et Sepsis Canada).

Cette matinée de lancement s’est conclue par l’intervention de représentants de l’ANR rappelant les modalités de suivi administratif, financier et scientifique de l’IHU Prometheus, référencé ANR-23-IAHU-0004.

Une triple ambition scientifique pour une médecine de précision

Une meilleure compréhension des interactions moléculaires et cellulaires entre l’hôte et les pathogènes à l’origine de la progression de l’infection non compliquée vers le sepsis, la mise en place d’une cohorte longitudinale de 10 000 patientes et patients suivis sur 10 ans, unique au monde permettant de mieux comprendre le sepsis long et ses conséquences sociales et économiques ;

La validation et la commercialisation d’une plateforme de tests rapides pour caractériser finement à l’échelle de chaque individu la réponse de l’hôte à l’infection et des cibles thérapeutiques et la création d’un jumeau numérique spécifique du sepsis pour anticiper précisément la réponse de chaque individu aux différents traitements ;

Le développement de nouveaux traitements tels que de petites molécules innovantes, nanomédicaments, biothérapies, vaccins et des stratégies modulant les microbiotes

[1] Aux côtés des quatre membres fondateurs, l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), le CNRS, INRAE, l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC), l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL), l’Université d’Evry, l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay), l’Université Sorbonne Paris Nord, l’Université Paris Cité s'engagent également fortement pour assurer la réussite de l’IHU Prometheus.

À propos de l’AP-HP : Premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, lnovAND, reConnect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 810 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de 11 000 publications scientifiques et près de 4 400 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr

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