Mis à jour le 11/07/2024

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Efficacité du Nirsevimab dans la prévention des bronchiolites à VRS (Virus Respiratoire Syncytial)

Grâce à un consortium coordonné par le Pr Naïm Ouldali (Hôpital Robert Debré, AP-HP ; Unité Inserm IAME- UMR 1137, Université Paris Cité) et par le Pr Camille Brehin (CHU de Toulouse, Université Paul Sabatier, Toulouse), une étude prospective et multicentrique, dont la promotion a été assurée par le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (Pr Camille Jung), a été menée pour évaluer en vie réelle l’efficacité du nirsevimab, dans la prévention des bronchiolites à VRS (virus respiratoire syncytial) chez l’enfant de moins de 12 mois. Ces travaux, qui bénéficient d’un soutien de l’ANRS MIE (ANRS0420) et qui ont impliqué de nombreuses équipes de l’AP-HP (hôpitaux Robert Debré, Armand Trousseau, Necker-Enfants malades et Jean Verdier), du CHU de Toulouse et du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, ont fait l’objet d’un article dans la revue du New England Journal of Medicine le 10 juillet 2024.

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est le principal virus responsable de la bronchiolite, une infection des voies respiratoires basses affectant le nourrisson. Cette pathologie est de loin la première cause d’hospitalisation chez l’enfant en France, entrainant chaque année de plus de 26 000 hospitalisations en pédiatrie. L’hiver 2022-2023 avait été marqué par une épidémie de VRS d’une intensité rare, ayant complètement submergé les services hospitaliers et de réanimation pédiatriques. Dans ce contexte, en septembre 2023, la France a été l’un des tous premiers pays au monde à mettre à disposition, pour les nourrissons sur l’ensemble du territoire, le Nirsevimab, un nouvel anticorps immunisant contre le VRS. Évaluer l’efficacité de cette campagne d’immunisation nationale dans la prévention des bronchiolites sévères était donc une priorité. Grâce à un consortium coordonné par le Pr Naïm Ouldali (Hôpital Robert Debré, AP-HP ; Unité Inserm IAME- UMR 1137, Université Paris Cité) et par le Pr Camille Brehin (CHU de Toulouse, Université Paul Sabatier, Toulouse), une étude prospective et multicentrique, dont la promotion a été assurée par le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (Pr Camille Jung), a été menée pour évaluer en vie réelle l’efficacité du Nirsevimab, dans la prévention des bronchiolites à VRS chez l’enfant de moins de 12 mois. Elle a fait l’objet d’une publication dans la revue du New England Journal of Medicine le 10 juillet 2024.

Cette étude, qui a impliqué de nombreuses équipes de l’AP-HP (hôpitaux Robert Debré, Armand Trousseau, Necker-Enfants malades et Jean Verdier), du CHU de Toulouse et du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, a inclus 1035 nourrissons, hospitalisés pour une bronchiolite à VRS (groupe des cas), ou consultant les mêmes hôpitaux pour une pathologie non liée au VRS (groupe contrôle). Le Nirsevimab avait été administré à 60 des 690 patients du groupe des cas soit 8,7% et à 97 des 345 patients du groupe contrôle soit 28,1%. Après plus de 50 ans de recherche infructueuse pour mettre en place un traitement immunisant contre le VRS, cette étude met en lumière l’efficacité majeure d’un nouveau traitement préventif, le Nirsevimab, dans la prévention des formes sévères d’infections à VRS chez le jeune nourrisson. Ces résultats à grande échelle ouvrent des perspectives uniques en matière de prévention de cette infection. Ils permettent de lancer une large campagne nationale d’immunisation à destination des nouveau-nés et des petits nourrissons qui se mettra en place dès la rentrée 2024, afin de les protéger, et de lutter efficacement chaque hiver contre les infections à VRS. Les auteurs remercient l’ANRS-Maladies Infectieuses Émergentes qui a assuré le financement de cette étude, le centre de Recherche Clinique du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil qui a assuré la promotion de l’étude, le Groupe de Pathologies Infectieuses Pédiatriques de la Société Française de Pédiatrie, l’université Paris Cité, l’Inserm, ainsi que l’ensemble des investigateurs et des enfants ayant participé à cette étude.

A propos de l'AP-HP : premier centre hospitalier et universitaire (CHU) d’Europe, l’AP-HP et ses 38 hôpitaux sont organisés en six groupements hospitalo-universitaires (AP-HP. Centre - Université Paris Cité ; AP-HP. Sorbonne Université ; AP-HP. Nord - Université Paris Cité ; AP-HP. Université Paris-Saclay ; AP-HP. Hôpitaux Universitaires HenriMondor et AP-HP. Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis) et s’articulent autour de cinq universités franciliennes. Étroitement liée aux grands organismes de recherche, l’AP-HP compte huit instituts hospitalo-universitaires d’envergure mondiale (ICM, ICAN, IMAGINE, FOReSIGHT, PROMETHEUS, lnovAND, reConnect, THEMA) et le plus grand entrepôt de données de santé (EDS) français. Acteur majeur de la recherche appliquée et de l’innovation en santé, l’AP-HP détient un portefeuille de 810 brevets actifs, ses cliniciens chercheurs signent chaque année plus de 11 000 publications scientifiques et près de 4 400 projets de recherche sont aujourd’hui en cours de développement, tous promoteurs confondus. L’AP-HP a obtenu en 2020 le label Institut Carnot, qui récompense la qualité de la recherche partenariale : le Carnot@AP-HP propose aux acteurs industriels des solutions en recherche appliquée et clinique dans le domaine de la santé. L’AP-HP a également créé en 2015 la Fondation de l’AP-HP qui agit en lien direct avec les soignants afin de soutenir l’organisation des soins, le personnel hospitalier et la recherche au sein de l’AP–HP. http://www.aphp.fr